À partir de la fin du IIIe siècle, et surtout au cours des IVe et Ve siècles, les peuplades germaniques envahirent le territoire de la Gaule. Les dialectes gallo-romans subirent de ce fait un important recul: les territoires actuels de la Rhénanie, du nord de la France et de la Belgique, du Luxembourg, une partie de la Lorraine et l’Alsace, etc., cessèrent de parler le roman. Dans les régions où l’on continua à parler le roman, il se produisit un phénomène de contact entre les deux langues (gallo-roman et francique, dialecte des Francs) qui eut pour résultat l’introduction dans le lexique gallo-roman d’un grand nombre de termes d’origine francique:
- mots du vocabulaire militaire: bannière, brandir, dard, éperon, épier, épieu, étrier, fourbir, fourreau, gant, garde, gonfanon, guerre, guetter, hache, haubert, heaume, maréchal, sénéchal, trappe;
- mots relatifs aux institutions sociales: alleu, ban et bannir (ainsi que forban), bedeau, carcan, échanson, échevin, gage, gagner, harangue, honnir;
- mots de la technique de l’agriculture et de la vie rurale: blé, cresson, épervier, freux, gazon, gerbe, grappe, groseille, gruau, haie, hallier, hameau, hanneton, harde, héron, hêtre, hotte, houe, houx, jardin, marais, mulot, roseau, troène, troupeau;
- quelques adjectifs de couleur: blanc, bleu, brun, fauve, gris.
L’adjectif franc et le nom même de la France viennent du nom des Francs.
Enfin, les dialectes germaniques ont fourni au français les adverbes de quantité guère et, sans doute, trop, les suffixes -ard et -aud (richard, noiraud), ainsi que les préfixes, aujourd’hui improductifs, for- (résultat de la contamination du germanique fir- par le latin foris) et mé(s)-: forfait, faubourg (originellement forsborc «hors bourg»), médire, mésaventure, etc.