Saviez-vous que la statue de la Liberté, un des monuments les plus célèbres des USA, a été offerte par la France aux États-Unis ? Elle était l’occasion de fêter l’amitié entre ces deux pays, à une période où l’une était fraîchement redevenue républicaine et l’autre déjà en pleine préparation de sa puissance mondiale.
Symbole de liberté et d’un monde meilleur
Le sculpteur français Bartholdi, choisi pour cette mission, avait pour projet d’achever son œuvre et de l’offrir à la date du 4 juillet 1876, date précise du centenaire de l’indépendance américaine. Mais après moult péripéties, l’œuvre fut dévoilée au grand jour le 28 octobre 1886.
Cette célèbre statue reconnaissable entre mille avec sa toge universitaire et sa couronne, est devenue un symbole de liberté à travers le monde entier. Mais il faut savoir que le message de liberté délivré par la statue était au départ un pied de nez fait par un groupe de Républicains français à l’encontre du gouvernement autoritaire de Napoléon III. Bâtir une statue de cette envergure, à la gloire de la Liberté dans le monde face aux oppresseurs (que ce soit Napoléon III pour les Français ou bien le gouvernement britannique pour les Américains) et l’ériger directement sur le sol du pays des libertés : c’était là le premier intérêt de ce cadeau fait aux États-Unis.
Il faut savoir également que la statue marque l’entrée du port de New-York, c’est-à-dire à l’époque, la porte d’entrée sur cette terre promise pour de nombreux futurs américains. Miss Liberté était là pour les accueillir et les faire patienter le temps de leur mise en quarantaine sur Ellis Island.
Depuis, la statue a pris un sens plus large : magnifier la Liberté face aux oppresseurs, mais aussi célébrer la force de la résistance, à l’image de cette torche levée sans jamais faiblir.
Toge, couronne et torche : les éléments reconnaissables de la statue
La liberté est elle-même symbolisée sur la statue elle-même à travers des chaînes d’esclaves brisées à ses pieds.
En guise de chapeau, la couronne de rayon représente les 7 mers ou les 7 continents qui couvrent le globe. On peut également lire sur la tablette gravée dans les bras de la statue, l’inscription : 4 juillet 1776 (“JULY IV MDCCLXXVI”). Ce jour a une grande valeur dans l’histoire des USA, puisqu’il représente le jour de la déclaration de l’indépendance des États-Unis face à l’empire britannique. Cette date rend hommage une nouvelle fois aux Américains.
Sa position à l’entrée du port de New-York n’est pas anodine non plus. Elle fait face à l’Europe et plus exactement, fait écho à sa réplique française que l’on trouve à Paris au Pont de Grenelle.
Dans le socle de la statue, se trouve une pierre creuse dans laquelle a été enfermée le 5 août 1884, une copie de la déclaration d’indépendance des États-Unis.
Cette statue représentant la Liberté éclairant le monde avec sa torche brandie et sa toge impeccable, avec à la place d’un chapeau remise de diplôme (qui accompagne souvent la toge dans les films américains), une gracieuse couronne, n’a au départ pas remporté beaucoup de succès auprès du peuple américain.
Si en France, la statue avait pris les traits d’une femme pour symboliser la Liberté au sens large avec un L majuscule, cette interprétation n’a pas trouvé beaucoup de résonances aux USA. Là-bas, parler de liberté c’est avant tout parler de liberté d’entreprendre, de liberté d’entreprise dans un pays où tout était alors à construire. Avec cette définition, cela n’avait alors pas grand sens de faire une statue magnifiant sous les traits d’un personnage féminin, la Liberté au sens large.
Mais au fil des siècles et des luttes sociales dans le pays (suffragettes, lutte syndicale, etc.), la statue de la liberté a su se faire un nom et une place dans le cœur des Américains.